La Casse Blanche & le Col du Chardonnet Nord
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J3 : Du Refuge du Chardonnet au Refuge de Laval par les cols du Chardonnet Nord et des Béraudes [pour faire la jonction entre les deux cols : la sente en balcon est exposée, ravinée par endroit] avec une petite visite aux Lacs de la Casse Blanche (Passages hors sentier demandant un bon sens de l'orientation et de la lecture du terrain). T2 à T3/ 1245 d+ - 1415 d-/15 km/ 8 h. Initialement, la montée au Lacs de la Casse Blanche, devait s'enchaîner avec la montée au Col de la Casse Blanche, puis le Lac Rouge, et le Lac des Béraudes ; après une recherche – un peu longue – et – surtout – infructueuse du « fameux » passage « clef » vers la crête sommitale comme indiquée sur notre topo – trop succinct semble-t-il - et au vue de la configuration du terrain : pentes herbeuses relativement raide, éboulis en tous genres relativement instable et « peu » engagent (la majeure partie des pentes sont supérieur à 30°), et pour terminer un temps plus qu'incertain, voir quelque peu "rageuse" ; après une courte apparition du soleil en toute début de matinée (7 h), le ciel c'est assombri progressivement, rendant l'exploration et la « dite » ascension compromise par un temps – météorologique – plus que menaçant. Nous essuierons quelques gouttes de pluie au Lac des Béraudes, le tonnerre se fera même fait entendre sans pour autant nous « éclairer » de sa puissance...
Petit départ matinal, 7 h, une habitude depuis le départ de ce tour en Haute Clarée, cet été 2015 est particulièrement chaud, même en montagne. La montée à la « fraîche » contraste, assez saisissant, avec la journée de la veille : lourde, plutôt "moite", à la limite du supportable... à tel point que les pieds ont beaucoup souffert – trop même ! - Nous voilà donc, rendu sur le GR 57, nous franchissons la petite passerelle et remontons tranquillement le petit lac du Châtellard... Un sifflement : une marmotte, un cri strident... un oiseau ? Non, un chamois qui joue l'équilibriste juste au dessus de nos tête, en poussant des petits cris d'alerte. Une photo pour l'un, et une photo pour l'autre... tous le monde est dans la boîte, immortalisés pour le souvenir. Nous poursuivons, le terrain nous est familier, nous l'avons déjà parcouru lors d'une précédente escapade en Clarée. Nous filons, vers les Lacs de la Casse Blanche, nous quittons le riant et verdoyant Lac du Chatellard, et empruntons une sente clairsemée, et parsemée de cairns – qui ont parfois tendance – à disparaître. Nous évoluons ainsi, doucement – et sûrement – sous les raides pentes de la Crête du Queyrelin ; les chaos de blocs plus ou moins instables laissent progressivement la place à une petite sente – bien marquée – qui chemine tout d'abord vers la Cée Basse puis vers la Cée Haute ; la sente se relève progressivement ; nous quittons une zone herbeuse et riante – se prêtant bien au bivouac – pour pénétrer dans un monde très minéral... le premier Lac de la Casse Blanche fait son apparition, le second vient après un court effort. Le secteur est toujours aussi austère, et aussi beau. Fasse à nous la Crête de la Casse Blanche ; à main gauche la Tête de la Castille et ses 3069 m, en impose. Une courte pause au lac ; balayage du regard du secteur en vue d'un cairn... ou de cairns : mais ici le cailloux est Roi ! Difficile de distinguer un cairn parmi tout ce « fatras » rocheux... [on se demande bien qui à bien pu mettre un tel bazar!]. Un cairn est en vu à main droite... - le topo (magique) nous indique la marche à suivre (pour faire court) : suivre plein Nord, puis ensuite Nord Est, et trouver au mieux un passage. Ok, plein Nord, c'est bon... puis les cairns : un, puis deux – puis trois zéro -... puis plus rien ; ah... non, là. Bref, qu'indique la boussole... il faut encore poursuivre, ce coup-ci c'est Nord Est. On se retrouve à jouer les équilibristes sur des pentes abruptes et plus qu'instable – par mégarde je « dégomme » un « parpaing de plusieurs kilo » qui ira s'écraser plus bas... au passage quelques uns de ses « amis » l'auront accompagné dans sa chute « finale et fatale » ! Le terrain, est trop pourri à mon goût et surtout un poil trop pentu... En contrebas, loin, sur la moraine deux silhouettes se détachent du blanc des rochers, et cheminent – avec prudence – vers le déversoir du lac Blanc... Le mystère sera élucidé, le soir au refuge. Nous aurons au final notre topo, en son et « lumière ». Dommage ! Nous sommes pris par le temps – météorologique – ça tourne, ça vire, bref ça s'assombrit ; le soleil joue à cache cache avec les nuages ... c'est à se demander lequel des deux va l'emporter. Patience, nous aurons la réponse, bientôt !
Au vue, du temps qu'il fait, et qu'il nous reste, nous décidons de rebrousser chemin et de passer par le classique – mais tout aussi joli – col des Béraudes ; avant d'y parvenir il nous faudra remonter – doucement mais sûrement – vers le «Chardonnet» par le GR57, emprunter le Col du Chardonnet Nord, très joli sentier – tout en balcon - qui longe les contreforts de la « Castille »... Un sentier qui par endroit part en « morceaux », le sentier s'est érodé, rendant certains passages « acrobatiques et glissant. La prudence est plus que de mise ; l'attention doit être permanente. C'est sans fin – et sans faim – que nous cheminons. La sente des « Béraudes » se distingue au loin. Rude la montée. Nous voilà sorti du sentier, et entamons – sans respirer, ni même faire une pause – la courte mais raide montée vers le Col ; au final une courte, mais indispensable pose s'impose, l’hypoglycémie me guette : une « pâte de fruit » avec une gorgée d'eau et c'est reparti !
Le col des Béraudes, dernières montée de la journée... Une courte pause photo. Nous entamons cette fois-ci la dernière descente de la journée ; quelques gouttes nous font hâter le pas sans perturber pour autant notre descente. Le lac, une longue pause - enfin ! - un petit bain de pied dans une eau étonnamment peu froide. Le soleil est de retour, mais hélas pas pour longtemps... Quelques pansements plus tard, nous nous bâchons car la pluie cette fois-ci fait son apparition [pour disparaître à nouveau quelques lacets plus bas]. 1.5 km de distance à parcourir, 1.5 km de descente... c'est peu, mais pour nous après cette belle journée, c'est un "poil" long... C'est quelque peu fourbu que nous arrivons au Refuge de Laval...
Col et lac des Béraudes
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