« Attraverso l'arco alpino … »
Micro aventure à travers le Piémont ... en passant la GTA

Montage réalisé au jour le jour, avec YouCut, photos et films réalisés avec le Samsung A23 5G

Petit "historique" ... de cette belle aventure à travers le Piémont  

Nous sommes le 20 septembre 2022 … je suis devant « mes » 2 écrans (rien que ça !). Il est 15 h 27… Je prépare un « beau » projet pour 2023 ; il a un nom, un peu (peut-être ou sans doute) pompeux : « Attraverso l'arco alpino … », heu non je ne traverse pas « tout » tout l'Arc Alpin par l'Italie, mais seulement une infime partie de celui-ci. Ce tracer, passe par de nombreuses vallées italiennes : Valle Artgentera, Val Germascas, Val Pellice, Val Po, Val Varaita di Chianale et di Bellino, l'Alta Val Maïra..., et, traverse une petite portion du Piémont Italien, en empruntant entre autre la GTA ("La Grande Traversata delle Alpi ou GTA : "KESAKO" ? : C'est une grande traversée qui débute en Suisse dans le canton du Tessin, au Col du Nufenen 2478 m. Elle emprunte d’anciens chemins muletiers (mais pas que) pour rejoindre la Méditerranée. C'est un parcours d’environ 900 kilomètres pour 65.000 mètres dénivelé ; elle se compose de 65 étapes). Je connais certains secteurs d’autres moins, voir pas du tout.

L'itinéraire, que j'ai tracé sur le papier débute au Roux d’Abriès en Queyras (Hautes Alpes) et se termine (si tout va bien) à Ceillac (Si je « sors » ici, c’est pour une raison "pratico-pratique", c'est pour pouvoir récupérer la "navette Zou" qui descend à la Gare de Montdauphin,et puis Ceillac c'est sympa !

Durant cette « petite balade », de presque 200 km, je passerai par : la vallée du Guil, le Val Germasca, le Val Pellice et son Giardino botanico "B. Peyronel" 2290 m (un des plus haut jardin botanique d’Europe) ; le Val Pô et sa réserve de biosphère, ses sources, ou plutôt, les sources du Pô - Sorgenti del Po [dans ce secteur on peut apercevoir, une beauté rare la Salamandre noire de Lanza (une jolie petite bébête très fragile, il faut faire attention où l’on pose les pieds, si non, oups la salamandre!] dans ce coin il y a aussi une grande variété de flore d’origine glaciaire, qui remonterait à deux cent mille ans ! Il y a, et ça c’est parfois « ennuyeux », car on y voit que dal (!) la fameuse « Nebbia », un brouillard qui peut être dense, on a du mal à se repérer, à voir le chemin et parfois pour distinguer son "compagnon" de route (quand on en a un) ça peut être un poil compliqué ! Elle obstrue la vue sur les paysages alentours, comme sur le « fameux » Monviso (ou Mont Viso) qui culmine à 3841 m ; cependant cela donne une atmosphère assez particulière, une ambiance parfois "féerique". Je quitterai ensuite le Val Pô pour le Val Varaita di Chianale, puis le Val Varaita di Bellino, pour ensuite, après plusieurs cols – plus ou moins haut - basculer dans le Haut Val Maïra. Où je ferai une pause d'une journée une journée presque "off" pour faire le Giro della Castello-Provenzale Colle Greguri 2319 m ; une magnifique balade semble-t-il ! Puis ce sera le Colle Maurin, col frontière avec l’Ubaye, c'est ICI, que je mettrai un point « final » à « ma » traversée piémontaise. Par ce col j’emprunte le très beau vallon de Mary, et rejoindrai Maljasset ; le lendemain, c’est le tout dernier col de cette micro-aventure dans les Alpes, le Col Tronchet pour rejoindre Ceillac et le Queyras.

De retour, après seulement 9 jours de marche (au lieu des 12 prévus !)

Quelques indications sur ce parcours

Ce parcours est réservé plutôt aux bons marcheurs ; sachant lire le terrain et s'orienter, car sur certains secteurs il n'y a aucun chemin, aucun balisage et si en plus on y ajoute la "Nebbia" (le brouillard "local") alors là, cela devient franchement compliqué de s'y retrouver ! Pour bivouaquer il y a de quoi, l'eau ne fait pas défaut. Itinérance réalisé sous tente. Étant seule, j'ai dormi "à portée de vue" des refuges (où l'on peut trouver quelques friandises : barres, chocolat ...) J'étais autonome pour les repas de certains matins, du midi et du soir.  Aucuns ravitaillement n'est possible avant Pontechianale. 

Le matériel utilisé pour ce parcours ce trouve ici : Cette liste est non exhaustive, certains items ont changé, juste avant le départ (pour ne par dire la veille). Poids total avec les vivres de courses, et l'eau, pour 4/5 jours : 8.1 kg.

Changement de dernière minute ... (le jour du départ, sur le chemin !!) 

Plusieurs cols permettent de rejoindre l'Italie depuis le Roux : le Col des Thures 2797 m, le Col d'Abriès 2657 m (appelé, aussi Saint-Martin), le Col d'Urine 2525 m, le Col de Valpréveyre 2737 m (col délicat à passer versant italien en cas de neige) et deux autres plus « confidentiels » : le Col de la Mayt 2705 m et son voisin le Colle Fionière 2857 m. J’ai déjà parcouru, par le passé, la plupart de ses cols. Manque à mon « tableau » de passage : le Col d’Abriès et le Col des Thures 2797 m. J’ai donc opté, pour passer en terre italienne, par l’un de ces deux cols ; après quelques tergiversations, j’ai « jeté » mon dévolu sur celui des Thures (nous sommes ici, sur une des nombreuses variantes du GR58, mais aussi, et ça c'est pas banal, sur le Chemin de Saint Jacques ! [Compostelle en Queyras]). L’idée, étant, de faire l’ascension du Bric Froid ou Punta Ramière 3303 m ; puis, de poursuivre ensuite vers le Piémont, en passant par le Valle Argentera ; avec bivouac à la Cabane Andrea Tornior. [Topo rando à la journée : Bric Froid (3302 m) par le Col des Thures depuis le Roux (Abriès)] Mais, comme il y a toujours des imprévus ; le jour du « Grand » départ, de cette micro-aventure en terre piémontaise, j’ai du raviser mes plans, et passer par le Col de la Mayt (joie, bonheur, lorsque l’on connaît … le « coin » (magnifique au demeurant) ; j’ai entendue, quelques protestations venant de mes arpions, et autres articulations. La pente n’est point douce. Non, hélas). Après quelques échanges avec le chauffeur de la navette, sur les conditions d’enneigements de certains cols, j’ai donc changer mes plans à la dernière minute ! (Pour infos, j’ai bien tenté d’obtenir ces précieuses informations avant mon départ, mais tous les acteurs locaux, étaient aux abonnés absents car la saison estivale, ici, commence le 8 juillet, et non en juin voir le 1er juillet !!) Bref, c’est ainsi. Donc, un retour d’Est, courant Mai, avait déposé sur le Nord du Massif, environ 2 mètres de neige, par endroit, rendant le passage de certains cols encore trop hasardeux voir impossible sans équipements adéquats. Étant seule, et n’ayant pas pris mes crampons (pour éviter d'alourdir mon sac ! ) J’ai opté pour la « simplicité » ou plutôt pour la « prudence ». Dommage, pour la Punta Ramière ; je reviendrais pour sûr … Je modifiai mes plans, et donc le départ de mon itinéraire en passant le Col de la Mayt. Ici, il n'y a pas vraiment de sentier, pour ne pas dire pas du "tout" de sentier, quelques cairns, de vielle trace de peinture jaune sur des cailloux recouverts pour la plupart de végétation, c'est sous le col que l'on trouve le sentier, bien marqué, on y trouve aussi, ça et là des piquets (vieillissants) arborant un trait jaune défraîchi, le plus souvent à terre (l'hiver étant passé par là) ... La pente est plutôt "forte" sur ce secteur ; en cet été 2023, la flore était plus que généreuse, l'herbe m'arrivait au genou ! Après deux heures d'efforts, c'est fait, je "plonge" en terre piémontaise, je "dévale" la pente versant Valle Argentera, "l'aventure" pouvait commencer !

Secteurs présentant quelques difficultés (balisage, orientation ...)

Entre le Valle Argentera et le Val Geramansca

- D'Alpe Plane (le Valle Argentera est d'une beauté "extraordinaire" !!!) au Rifugio Lago Verde. Il n'y a aucun balisage, ni même de sentier pour arriver au Passo della Longia. Il existe bel est bien sur la carte, mais pas sur le terrain. Il faut faire attention aux moult traces laissées par les troupeaux de vaches. Passer le Passo Frappier, on retrouve un sentier balisé (comme tous les chemins italiens ou presque) en rouge et blanc. Attention aux névés de début de saison (j'en ai passé un sans équipement, et j'en menai pas large, et pourtant j'ai une habitude certaine ou une certaine habitude, cela plus de 20 ans que j'arpente l'Alpe ) Bref ... je m'égare. Donc prudence !! Sous le Passo Frappier, la pente est plutôt raide, ensuite ça se calme un peu, il serpente à travers la pente, pour de nouveau se "raidir". J'ai emprunter le sentier 210 B (voir sur le schéma ↓), il y a certains passages qui demandent de l'attention, le balisage est vieillissant, et la trace n'est pas toujours simple à suivre. Pour rejoindre le Rifigio Lago Verde (ou son secteur) il faut fournir un dernier gros effort, ça grimpe sec !

Entre le Val Germanasca et le Valle Pellice 

- J' avais prévu initialement d'emprunter : le Col de Valpréveyre, Bivacco Soardi 2638 m, le Colle Bucie 2625 m, puis celui delle Boina 2395 m, et ensuite rejoindre l'Alpe Crosenna et le sentier des Barricates. Hors l'enneigement du Col de Valpréveyre, étant semble-t-il trop "présent", j'ai changé une fois de plus mes plans, et suivi les conseils de la gardienne , et suis passée par l'autre col (j'avais, ici, aussi, par prudence, enregistré une trace sur mon téléphone, dès fois qu'il y ait de la neige sur le "Valpréveyre", et la Nebbia), j'ai donc pris la direction de la Punta Cerisira 2822 m (toujours sur les conseils de la gardienne !) Peut avant, le passage ... j'ai du faire demi-tour car un névé un peu trop teigneux me barré la route (ce fût un poil rageant car pour arriver jusque là, j'avais quelque peu galéré pour traverser un certains nombres de névés ! Et étais passée, même à travers certains, à moult reprises ...) là c'était bien trop engagé (Etant seule j'ai opter pour la prudence, et rebrousser chemin ), j'ai donc pris la "tangente", fais un "direct" (réellement !) tout droit en visant bien le chemin du bas, pour récupérer le sentier menant au Col Guilian ... !!! Ce fût une journée longue, très longue, et fatigante : au menu : 6 cols et plus de 20 bornes, sans compter le dénivelé positif, mais la palme revient, tout de même, au négatif 2000 m (en cumulé bien entendu !!)

- Sur la portion entre l'Alpe Blancet et l'Alpe Crosenna, juste après avoir passé le Col Content : la non plus pas de sentier, il y a bien quelques traces de balisage mais elles sont rares. En cas de Nebbia, le chemin n'est pas évident du tout, et ce fût le cas ce jour là. (Connaissant ce "problème", j'ai (et c'est une grande première) avant de partir enregistré une trace GPX via Altraills sur mon téléphone (la carte du coin, étant pas loin non plus, mais dans ce cas de figure, avec une visibilité réduite à presque rien celle-ci ne sert à rien ou presque)) !

- A l'Alpe Crosenna, préférer emprunter le chemin qui file vers Villavona, et bifurquer ensuite vers "Mirabuc". Le sentier 118 ou dit des "Barricates" sentier des Gorges, et peu utiliser, c'est un enchaînements de montées - plutôt"- sèches, avec des passages glissants et parfois exposés. Cela reste toutefois un magnifique sentier mais il est a emprunté avec prudence. Je crois que n'ai jamais été aussi contente que lorsque j'en suis sortie ! Purge, quelle suée ! Il faut évidement un temps plutôt sec, car l'on passe de gorge en gorge, et c'est humide, voir très humide, donc très glissant. Sur le papier, ça semble "court" mais dans les faits c'est plutôt long ... Au sortir des Barricates on retrouve la Combe d'Urine. Il faut compter 2 bonnes heures - voir plus ... pour parcourir ce tronçon.

Entre le Valle Pellice et le Valle Pô

Je n'ai pas emprunter, comme prévu le sentier qui montait vers le Colle Proussera 2198 m, ici il semblerait qu'il faille aussi chercher son chemin (aux dires de l'aide gardien), ayant envie de marcher le "nez" en l'air ou presque j'ai opté, pour ce qui est à mes yeux, l'un des cols, ou la vue est la plus belle sur le Mont Viso, c'est à dire le Colle Armoine ! Erreur fatale - ou pas -, ayant passé une nuit exécrable au Rifugio Barbara (la teuf en refuge ... c'est pas top pour récupérer !!) Bref, après une nuit épouvantable, et seulement 3 heures de sommeil, ce qui devait arriver arriva. Je voudrais ici m'excuser auprès de la faune locale : chamois, marmottes, bouquetins et autres oiseaux, j'ai dû en réveiller quelques uns. En voulant éviter un (ridicule) névé, j'ai pausé le pied, et j'ai "perdu" pied sur une très belle dalle de schiste  La "dalle" 1 le mollet 0. Total des courses : retour à la maison plus tôt que prévu ! J'en fût ravie. Bref ... il m'aura fallut : deux jours d'efforts, de l'auto stop (franchement pas évident, j'ai patienté près d'une heure (et en plein cagnard) sur le Route qui monte au Col Agnel, un vrai défilé de "bagnoles", mais quasi personnes n'a daigné s'arrêter !) pour retrouver la France et le Queyras ! Merci aux personnes s'étant arrêtées pour me prendre et me déposer

Pour le reste du parcours, pas de difficultés particulières hors mis la NEBBIA, qui peut être très gênante pour progresser (et accessoirement voir le paysage !) Je n'ai pas pu réaliser l'ascension du Rocce Founs, du Viso Mozzo ni du Monte Losetta 3050 m (raté encore une fois) ni passée par le Passo di Calatà 2940 m du fait de ma blessure au mollet. 

Ce fût une très belle aventure en solitaire (au propre comme au figuré ... je n'ai rencontré personne sur ma route les premiers jours ; le jour de mon demi-tour (en Valle Argentera) j'ai parcouru quelques kilomètres avec un couple charmant (qui parcouraient la GTA) nous nous sommes dit "Good Bye" au Passo Dar Loup j'ai retrouvé la "foule" des trekkeurs arrivée au niveau du Tour du Viso, c'est à dire dans le secteur de Pian del Re

Je reprendrai le chemin l'an prochain si tout va bien ...

Voici, ici, le "topo-carte" ↓ du parcours (topo maison, inspiré par divers allées et venus sur ce grand et beau massif). Je n'ai pas pu réalisé les 4 dernières étapes ; non, mais je les ai déjà parcouru par le passé, elles ne présentent pas de difficultés particulières. La seule nouveauté sur ce tracer c'est le passage par les cols La Colletta 2850 m - Colle di Traversiera 2854 m - Colle della Val Fissela 2874 m et Sentiero Gioele, sur ce secteur je ne connais que le Colle Bellino (et l'Auraret, situé presque juste en face, ce col frontalier, rejoins l'Ubaye, et le hameau de Maljasset) ; j'avais prévu de passer sur les cols voisins histoire de varié un peu le "plaisir".